Blog

Jeux Olympiques : la parenthèse enchantée

Peu d’événements m’enthousiasment autant que les Jeux olympiques et paralympiques. Durant ces quinzaines de jours, le monde médiatique est en large majorité les yeux rivés sur cette succession de sportif·ve·s, préparés durant les quatre dernières années à cette conquête du Graal.

Une médaille olympique apporte tant de valeur médiatique et symbolique, qu’elle écrase souvent le reste du palmarès, qu’importe la concurrence des autres épreuves majeures de la discipline concernée. L’ensemble des groupes sportifs représentés se préparent pour les Jeux, tout le monde veut être prêt pour ces courtes fenêtres de deux semaines. Tout le monde sait que cela ne se joue à rien, à la forme du jour J, mais tout le monde sait que l’attention est telle qu’elle apporte joie et avenir radieux à celle ou celui qui grimpe sur la boîte, déception ou optimisme pour la suite pour les suivant·e·s.

J’ai toujours été un supporter de la compétition sportive dans son ensemble. Non pas des valeurs intrinsèques qu’elle représente (seule la victoire compte, très peu pour moi). J’admire plutôt la manière dont le succès a été remporté, les tactiques qui se jouent pour conquérir la première place ou les suivantes, l’abnégation dont la communauté sportive peut faire preuve, le défi permanent que ces personnes s’infligent pour une performance restant dans les mémoires.

L’émulation qui émane de ces performances sportives, côté public, m’a également toujours fascinée. Non pas que les espaces confinés avec plusieurs dizaines de milliers de personnes représentent la panacée à mes yeux, loin de là. Les émotions que procurent ces prestations, l’empathie qui se crée entre les compétiteur·trice·s et le public, le lien social entre les divers supporter·rice·s, la suspension du temps face à la marche du monde : l’émotion me gagne à chaque fois que je repense à ces moments de communion. Car ils représentent une parenthèse que j’aimerais pourtant voir prolongée.

Mais la réalité rattrape bien vite : les guerres continuent, les famines, les drames, les catastrophes aussi. Je me rappelle à chaque lecture d’article sur ces tragédies que je suis chanceux d’être un ressortissant belge, blanc, hétérosexuel, dans la trentaine, loin de tout ce qui se joue à quelques milliers de kilomètres de là. Nous avons la chance de vivre cette parenthèse, de profiter de ces Jeux sur place ou à la télévision, de se féliciter de performances sportives qui ne font finalement pas avancer le monde mais qui représentent simplement un divertissement… Un divertissement que je défendrai cependant toujours, pour les valeurs évoquées plus haut. Combien de personnes qui ne se délectent pas de sport tout au long de l’année se laissent convaincre par les JO et les JP ? Combien tenteront de se défouler dans un sport qu’ils ont découvert lors de ces Jeux ? Combien seront inspirés par ces exploits pour leur avenir ?

On peut évidemment s’interroger sur le bien-fondé de tels événements qui représentent un coût environnemental et global trop important pour assurer notre futur. On peut se poser la question du choix collectif qui est fait tous les quatre ans, dans un contexte d’hypermobilité qu’on doit justement limiter au vu des problèmes climatiques qui se posent. On a également le droit de critiquer la gouvernance du Comité international olympique et les conditions d’organisation alors que les Jeux se veulent de plus en plus large, de plus en plus coûteux. On peut par ailleurs remettre en question cette compétition par nations qui peut refaire naître certains réflexes nationalistes et sombres de l’humain. Ce sont des débats légitimes, à absolument poser, même pendant ces Jeux. Dans le même temps, j’ai apprécié profiter de cette atmosphère olympique unique, j’ai adoré profiter de cette parenthèse enchantée qui apporte joie, fierté et admiration. Vivement les Jeux paralympiques, pour encore souffler un coup et profiter.

Crédit photo : Luca Dugaro sur Unsplash

Contre l’extrême droite

L’association Blueprint prend position contre l’extrême droite : ses idées, son histoire, son programme.

Canard PC Hardware : Yann et Franck dans le magazine

Article-inkS-Yann-Canard-pc-Hardware

Canard PC Hardware a fait sa rentrée fin septembre et à l’intérieur, on peut y trouver des articles et dossiers de Yann et Franck. Ne boudez pas votre plaisir, il y en a même un en accès libre !

Maman, sans les mains

Afin de comprendre un peu mieux le handicap mais aussi les possibilités d’accessibilité à la technologie, les lecteurs de Canard PC Hardware vous offrent cette semaine un article de Yann sur la technologie et ses usages, quand on est limité dans ses mouvements. Comme vous l’avez peut-être entendu dans Tech Two ces dernières années, Yann souffre d’une affection limitant fortement la mobilité de ses bras et de ses mains, ainsi que son autonomie au quotidien. Dans une société où l’invisibilisation du handicap se mêle aux nombreuses embûches de l’accessibilité, il faut être créatif et motivé pour continuer une vie active.

iPad-Yann-Raccourcis-Accessibilité

Yann pilote quasiment toute sa vie numérique en commande vocale sur son iPad. C’est bien, mais pas toujours suffisant.

Au cours de son dossier en accès libre cette semaine, vous trouverez des explications sur « comment vivre, travailler et se divertir quand on a pas de bras au pays du chocolat ». Apple et ses produits sont évidemment au centre de son écosystème assisté par la voix, avec un tour de ses applications essentielles mais aussi les choses nécessitant de profondes améliorations. L’article revient aussi sur ses loisirs, notamment le jeu vidéo dont il vous parle avec Loup chaque mois dans La Cartouche. Comment jouer sur PlayStation 5, Xbox ou Switch quand on ne peut utiliser ses mains ? Le Remote Play, le remapping de touches et les accessoires d’accessibilité sont abordés, tant pour leurs qualités que leurs défauts parfois flagrants.

GoXLR-picture-desk-Franck-canard-pc-hardware

L’annonce de la mort des GoXLR était prématuré, Franck vous en parle dans le détail.

Matez mon matos

De son côté, Franck vous parle de la GoXLR et des récents déboires autour d’un des périphériques préférés des créateurs de contenus. Annoncée comme « morte » par de nombreux professionnels, l’interface audio de TC-Helicon est loin d’avoir dit son dernier mot. Si les développements sont encore en cours au sein de l’entreprise, l’avenir et le support de son application peuvent aussi se reposer sur la motivation de sa communauté Open Source. Avec GoXLR Utility, Frosty, Adélaïde et d’autres développeurs bénévoles étendent le support des GoXLR sur Linux, Windows mais aussi MacOS. Les rocambolesques événements de l’été commencent enfin à se poser et il ne faut pas annoncer la mort de ces périphériques audio. Ils ont encore une longue vie devant eux, que cela soit par les mises à jour officielles ou le support Open Source.

rodecaster-duo-rode-picture-desk-franck

Rode revient avec des périphériques pour le podcast et le streaming qui placent la barre très haut pour la concurrence.

Périphériques toujours, Franck s’est aussi lancé dans une une batterie de tests sur des périphériques de jeu mais aussi la nouvelle gamme de matériel audio Rode. La Rodecaster Pro II et la Rodecaster Duo ont fait irruption dans son bureau et lui ont fait forte impression, quand le PodMic USB a rejoint son top des micros hybrides USB et XLR. En fin du magazine, vous retrouverez aussi les légendaires Configs de Canard et les recommandations matos pour faire le bon choix de composants et de périphériques.

Le 58e numéro de Canard PC Hardware est disponible dans tous les kiosques, en abonnement et sur le site CanardPC.com. Merci pour votre soutien !

Twitter : le vice caché des notes de la communauté

Photo de <a href="https://unsplash.com/fr/@john_cameron?utm_source=unsplash&utm_medium=referral&utm_content=creditCopyText">John Cameron</a> sur <a href="https://unsplash.com/fr/photos/IrkHdv88Xp8?utm_source=unsplash&utm_medium=referral&utm_content=creditCopyText">Unsplash</a>
Cette semaine, j’ai reçu une notification m’informant que je pouvais contribuer aux notes de la communauté de Twitter (désormais X). En l’utilisant, je suis passé d’un optimisme prudent à un pessimisme convaincu.

Les notes de la communauté s’affichent sous un message après qu’une ou plusieurs notes aient été envoyées par des utilisateurs qui se sont manifestés pour faire partie de ce programme. Ils proposent eux-mêmes ces corrections là où ils estiment que cela est nécessaire, et votent en faveur ou défaveur des notes d’autres utilisateurs. Il suffit de trouver une note pour pouvoir la juger. De temps à autre, une notification peut venir solliciter les utilisateurs pour déterminer si une note est oui ou non pertinente, sur un tweet qu’ils n’ont peut-être jamais vu auparavant.

Comme beaucoup, j’étais vaguement enthousiaste. La possibilité de systématiser l’ajout de contexte à la manière de ce que faisait Twitter à la fin du mandat de Trump, sous les messages de l’intéressé, me semblait être une tentative intéressante de faire en sorte qu’une correction puisse aller aussi vite et loin que le mensonge et la haine.

Une prometteuse fonctionnalité

Voir des publicités « corrigées » par la communauté a également quelque chose d’unique, même si je me doute que cela ne doit pas avoir un effet terriblement positif sur les finances des gens déjà menacé du réseau social. Pour cette raison, cette possibilité risque de ne pas faire long feu. Aujourd’hui pourtant, je déchante. Et je m’en veux d’avoir été naïf. Dès ma première utilisation des notes de la communauté, j’ai réalisé que ce programme est conceptuellement vicié, au-delà même du fait qu’il repose sur le travail gratuit d’une poignée d’utilisateurs plus ou moins bien intentionnés.

Je m’explique à l’aide d’une mise en situation : je reçois une notification qui m’invite à inspecter les différentes notes déposées sous un tweet controversé. À la lecture du message, je me fais une première idée. Il s’agit d’un compte ostensiblement pro-Trump (le nom de l’ancien président figurant dans celui du compte), qui évoque une possible relation extraconjugale de l’un de ses adversaires à la primaire républicaine de 2024. En dessous, un empilement de notes expliquent le contexte à l’aide de sources plus ou moins connues. Il s’agit d’un bobard déjà démenti depuis plusieurs années et relayé par un célèbre partisan de Trump, connu pour être un propagandiste peu subtil. Je retrouve aussi un nombre plus modeste de notes qui défendent le tweet original en expliquant qu’il est tout de même plausible.

Que va faire l’utilisateur lambda, non payé pour sa contribution ? Se fiera-t-il à son jugement premier pour soutenir la première note qui passe parce qu’elle a l’air suffisamment crédible ? Inspectera-t-il chaque note pour en évaluer les mérites respectifs ? Va-t-il plus simplement se baser sur son expérience et ses opinions, par exemple en jugeant le tweet original incorrect par défaut étant donné l’horrible personnage que l’auteur soutient ?

Pour répondre consciencieusement à la question posée par le système des notes de la communauté (c’est-à-dire : lesquelles de ces notes apportent un contexte important au tweet original, et pourquoi ?), il me faudrait accomplir a minima un travail journalistique de comparaison systématique des propos avancés, des sources mobilisées, et des personnes qui les ont écrit. C’est un boulot qui pourrait prendre des heures, voir des jours suivant le niveau de familiarité avec le sujet. Et c’est une tâche rendue partiellement impossible par le fait que les contributeurs aux notes de la communauté sont tous sous pseudonyme. L’alias est sélectionné au moment de rejoindre le programme, dans une liste d’une demi-douzaine.

N’est pas Wikipedia qui veut

Je serais curieux de connaître le temps passé en moyenne sur l’évaluation des notes. Quelques heures, quelques jours ? Ou plutôt quelques minutes, voire même quelques secondes ?

Ce qui suit est une supposition : ce temps est probablement court, car ce programme n’est pas organisé pour favoriser un travail journalistique (ou, pire encore, de poursuite de la vérité brute ; bonne chance pour ça, et félicitations pour votre entrée en fac de philo). Hélas, les notes de la communauté sont un concours de popularité qui s’insère dans un autre concours de popularité, celui du tweet original.

Cela donne un système qui fonctionne relativement bien quand il est question d’apporter un commentaire consensuel (sous la publicité d’une entreprise qui fait du dropshipping par exemple), mais qui perd immédiatement en intérêt quand on l’applique en politique.

Bref, une note ne vaut pas mieux qu’un tweet, malgré son déguisement de correctif issu d’un processus participatif. N’est pas Wikipédia qui veut : il faudrait pour cela complexifier ce programme… ce qui ne semble pas compatible avec la conception simpliste rabâchée par les dirigeants de Twitter quant à la vérité et à la liberté d’expression.

Pour aller plus loin :

Rentrée 2023 : nouveau podcast, nouveau site, même esprit 1.0

Banner-blueprint-production-media


C’est la rentrée ! En même temps que nous fêtons les cinq ans du lancement de Blueprint, nous vous proposons une nouvelle version de notre site internet qui s’assume désormais comme un média à part entière. L’occasion aussi pour Loup et moi de vous proposer un nouveau podcast : Le Rétropondeur.

Blueprint est désormais un média

En parallèle de nos émissions en podcast, ce site internet va désormais contenir des articles et des brèves. L’envie est née suite aux déboires de Twitter, précipitant notre envie d’écrire pour une plate-forme que nous possédons pleinement. Cette plate-forme, ce sera Blueprint. Nous écrirons régulièrement, mais sans objectif de publication par semaine ou par mois.

Entre les articles et les podcasts, Blueprint est désormais un (petit) média. Le concept est simple : partager nos analyses, nos impressions, sur tout ce qui nous intéresse. À terme, nous ouvrirons la porte à des plumes périphériques ou extérieures à Blueprint. Bref, c’est la vision du web que nous aimons, que nous faisons, et que nous aimerions voir copié. Comme un « blueprint », quoi !

Découvrez Le Rétropondeur, notre nouveau podcast jeu vidéo

En plus de La Cartouche, Loup et moi vous donnons rendez-vous deux fois par mois pour une chronique épistolaire consacrée aux anciens jeux vidéo (il y a deux générations de consoles au moins). Le premier épisode est sorti ce matin, il est consacré à un héros sans bras ni jambes : Rayman. Surfez sur la page de l’émission pour vous abonner au Rétropondeur sur l’application de votre choix.

Nous sommes désormais sur Spotify

Tous les podcasts Blueprint y sont présents, dès aujourd’hui. Nous avons fait le choix de revenir sur Spotify car nos pires craintes exprimées il y a quelques années ne se sont pas manifestées, et parce qu’il est devenu intenable d’ignorer une application sur laquelle une aussi large portion du public écoute des podcasts.

Voici deux méthodes pour vous abonner à nous sur Spotify : chercher le nom de l’un de nos podcasts dans l’application, ou vous rendre sur sa page d’émission depuis notre site puis cliquer sur le bouton « Spotify ». Bonne écoute, ou que vous soyez !

Et sinon ?

Blueprint a désormais son compte Mastodon et sa page Instagram. La Cartouche et Tech Two ont déjà entamé une nouvelle saison, tandis que La Tête Dans Le Guidon et CTRL Two proposeront de nouveaux épisodes un peu plus tard. Nous inaugurons enfin une nouvelle page « Coproductions », où vous trouverez dans les prochains mois de nouveaux formats passionnants animés par des personnes aujourd’hui extérieures à Blueprint. Vous ne serez pas déçus, je le crois.

Merci à

Rémi « Azmar » pour les avatars qui accompagnent la nouvelle version de ce site, Baptiste « Chka0 » pour la pochette du Rétropondeur, Julien pour la nouvelle version du site, Greg et Franck pour la préparation du contenu du site avant son lancement, Jonathan pour l’administration serveur. Un dernier merci au comité de l’association Blueprint, pour sa confiance dans la nouvelle direction du site et le rôle formalisé de rédacteur en chef que j’occupe désormais.

Pour plus de détails

Un épisode spécial « Conférence de rentrée 2023 » vient d’être publié dans le flux podcast Offprint. Franck et moi revenons sur ces annonces (et quelques autres projets de long terme) en profondeur.

« La Checklist Podcast » s’installe comme une mensuelle

Après deux premiers épisodes consacrés aux transformations du marché du podcast causées par Apple et Spotify, La Checklist Podcast s’installe dans un rythme mensuel.

La Tête dans le Guidon, votre rendez-vous cycliste mensuel

Un nouveau podcast se dévoile sur Blueprint en ce début d’année : bienvenue à La Tête dans le Guidon, le podcast mensuel qui questionne le cyclisme les mains sur les cocottes !

Lancement de « L’archive du Patreon de Blueprint »

Abonnez-vous dès aujourd’hui à notre flux podcast public contenant tous les épisodes et tous les bonus exclusifs créés en 2019 et 2020 pour le Patreon de Blueprint !

Grégory Ienco et Jonathan Piec rejoignent Blueprint

Jonathan Piec et Grégory Ienco rejoignent Blueprint pour travailler sur la communication et la stratégie générale de Blueprint.

Fin de notre Patreon, Blueprint Plus : pourquoi, et comment ?

Nous avons choisi de bientôt mettre un terme à Blueprint Plus, notre Patreon : découvrez pourquoi, ainsi que les implications pour les Patron-ne-s actuel-le-s. Merci pour votre soutien !

Sur notre Patreon → Mach Two commente la conférence PlayStation 5

Mathieu et Yann commentent la présentation du design de la console et de ses premiers jeux !

Sur notre Patreon → Comment Loup et Yann rangent leurs jeux

Cachés ou alignés comme des trophées ? Vieilles consoles toutes branchées, ou mises en boîte ? La collectionnite n’est pas loin…

Blueprint est un collectif pluridisciplinaire de passionnés des domaines du journalisme, de la communication, et des médias.